Au cœur de la Haute Provence, loin du tumulte urbain de Nice, Joëlle Stordeur a trouvé son havre de paix à Ainac-Lambert, dans le village de La Robine sur Galabre. Au Champ des Ombelles, cette floricultrice épanouie cultive bien plus que des fleurs ; elle cultive une vie en harmonie avec la nature et ses passions.

Un nouveau départ vers la floriculture

Quitter la région de Nice n’était pas une décision prise à la légère par Joëlle et sa famille. En quête d’une vie plus tranquille et proche de la nature, ils ont été poussés par l’urbanisation grandissante, à explorer de nouveaux horizons. “Nous habitions dans l’arrière pays niçois qui est assez tranquille mais petit à petit l’urbanisation nous a rattrapés, n’étant pas des citadins, nous aspirions plutôt à une vie à la montagne !” C’est sur Leboncoin qu’ils ont découvert leur future maison, nichée dans les montagnes de Haute Provence. Cette transition a marqué le début d’une nouvelle aventure pour Joëlle qui, après avoir été mère au foyer et s’être consacrée à l’éducation de ses enfants, a ressenti le besoin de se lancer dans un projet qui lui était propre.

Ayant un diplôme agricole, elle décide de se lancer dans la floriculture. Ce choix s’est fait naturellement, soutenu par ses compétences et les ressources disponibles sur place. En quelques semaines seulement, après avoir consulté la Chambre de l’Agriculture, Joëlle déposait ses statuts et commençait sa première saison agricole, surprise par la rapidité du processus qu’elle pensait bien plus long.

Le Champ des Ombelles, une inspiration locale

Le nom de sa ferme florale, “Le Champ des Ombelles“, trouve son origine dans la morphologie de certaines fleurs, en forme de dômes ou de parapluies. “Ici dans la région il y a une fleur qu’on appelle communément le laser qui fait vraiment des grosses ombelles et pour moi elle symbolise vraiment les Alpes de Haute Provence. Ce choix reflète non seulement une connexion profonde avec son environnement mais aussi un hommage à la beauté naturelle qui l’entoure.

Techniques et défis de la floriculture en montagne

Au Champ des Ombelles, la production est planifiée de manière à avoir des fleurs de mi-avril à novembre. Comme les fruits et les légumes, les fleurs ont un calendrier de floraison. L’hiver est une période de planification intense. “J’ai beaucoup de variétés sur un petit espace donc il faut arriver à avoir tout le temps des fleurs. Il peut bien sûr arriver qu’il y ait des maladies ou des ravageurs qui compliquent un peu les récoltes mais je peux à peu près tout cultiver ici. Je ne peux juste pas tout cultiver précocement. J’ai certaines fleurs qui apprécient particulièrement la montagne comme le Delphinium par exemple”.

La floriculture n’est pas sans défis, comme l’explique Joëlle en partageant ses anecdotes sur les difficultés rencontrées, telles que la sécheresse ou les problèmes liés aux sources d’eau. Cependant, ces obstacles n’ont fait qu’affiner ses compétences en gestion de l’eau et en compréhension des cycles biologiques des plantes. Au Champ des Ombelles, Joëlle pratique les techniques du maraîchage sol vivant.

“J’essaye d’appliquer les techniques du maraîchage sol vivant, sans labour et avec dans l’idée d’enrichir le sol, de nourrir la vie du sol, de manière à ce que la vie du sol aère la terre et qu’après elle apporte la nourriture pour les plantes. Donc en premier je nourris mon sol. Seulement, j’ai 42% d’argile, c’est un sol extrêmement lourd donc je ne peux pas passer tout de suite en technique non labour. Cela se fait progressivement, je mets du compost, je mets du fumier pour l’alléger et petit à petit j’arriverai à m’en passer. Je bâche là où ce n’est pas cultivé pour protéger la vie de mon sol et éviter les lessivages.”

Cette approche se fonde sur le principe que le sol est un écosystème vivant et complexe, dont la santé est essentielle pour la production de plantes saines. Le non-labour, la couverture quasi-permanente de la terre, la rotation des cultures ou encore l’utilisation d’engrais organiques et de compost permettent à la terre de produire des plantes de manière durable tout en améliorant la qualité du sol pour les générations futures.

Les secrets de la composition florale

Joëlle ne se contente pas de la floriculture : c’est un vrai métier d’art qu’elle met en avant. C’est au rez-de-chaussée de sa maison que la magie opère, un véritable lieu de création et de composition. Elle tire bénéfice du climat bas-alpin pour faire sécher les fleurs de sa production et en les associant, créer de véritables compositions florale.

Cette idée, elle l’avait déjà expérimentée dans sa jeunesse. Formée à l’art et dotée d’une curiosité indéniable, Joëlle a découvert la composition florale en créant des bouquets de mariages pour ses amies. Aujourd’hui, et après moult expérimentations, cette aspiration artistique est devenu son activité.

La reconnexion à soi en Haute-Provence

L’histoire de Joëlle symbolise parfaitement ce que nous apporte la Haute-Provence : un lieu de véritable reconnexion à soi et à la nature. La floricultrice contribue au dynamisme de notre territoire et fait partie de ces personnes qui, en quête d’une vie plus sensée, embellissent nos montagnes et nos marchés grâce à une histoire artistique, authentique et humaine.


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