Découvrir la création contemporaine en marchant, c’est l’invitation faite par le Musée Gassendi, un “Musée de France” selon l’appellation du Ministère de la Culture, dont la Collection d’art en montagne se déploie sur le territoire de l’UNESCO Géoparc de Haute-Provence.

Marcher à la rencontre des œuvres d’herman de vries, Joan Fontcuberta, Paul-Armand Gette, Richard Nonas, Mark Dion, Trevor Gould, Delphine Gigoux-Martin, Till Roeskens, Lara Almarcegui et dormir dans un Refuge d’Art d’Andy Goldsworthy, sont des expériences uniques à vivre au sein d’une nature sauvage préservée.

Depuis une vingtaine d’années des artistes ont créé des œuvres révélant les spécificités naturelles, historiques, culturelles et sociales du territoire. Produites par le Centre d’Art Informel de Recherche sur la Nature (CAIRN), ces œuvres ont ensuite rejoint la collection du Musée Gassendi qui en assure la pérennité.

Le visiteur du musée, devenu randonneur, réemprunte des chemins de montagne oubliés pour relier des “oeuvres lieux” où faire une halte ou même passer la nuit.

Alain Sauvan

Sentinelle de pierre

La sentinelle d’Authon fait partie de l’oeuvre Refuge d’Art imaginée par Andy Golsworthy.

L’Art comme prétexte à la marche

Refuge d’art – Andy Goldsworthy

Refuge d’art est une œuvre d’art à parcourir en une dizaine de jours de marche.
Conçu par l’artiste britannique Andy Goldsworthy en partenariat avec le Musée Gassendi et la Réserve Naturelle Nationale Géologique de Haute-Provence, ce parcours unique au monde traverse sur 150 km les paysages exceptionnels de l’UNESCO Géoparc de Haute-Provence.
Expérience singulière que celle d’Andy Goldsworthy, artiste internationalement reconnu, qui imagina un projet alliant l’art contemporain et la sauvegarde des patrimoines ruraux sur le territoire protégé de la Réserve Naturelle Nationale Géologique de Haute-Provence autour de Digne-les-Bains.
Reliant trois Sentinelles en pierres sèches taillées que l’artiste a réalisées dans trois vallées, le parcours de 150 km à travers les montagnes emprunte d’anciens chemins et croise les traces d’une vie agricole autrefois intense.
Le projet d’Andy Goldsworthy a été de rénover certains bâtiments en ruines (chapelles,
fermes, jas…) afin que les randonneurs puissent d’une part s’y abriter mais aussi contempler une œuvre d’art unique au monde.

D’autres créations sont en cours avec pour but d’allier de façon singulière l’art contemporain et la sauvegarde du patrimoine rural.

Pause sieste devant le refuge d'art d'Esclangon
PAA Le Naturographe

Les refuges d'Art

Depuis 1999 avec le soutien du Musée Gassendi, de l’UNESCO Géoparc de Haute-Provence et de la Réserve Géologique Naturelle de Haute Provence, 7 refuges et 3 sentinelles ont pu être réalisés :

“C’est un projet pour la vie, ce sera mon œuvre la plus importante mais elle demeurera toujours inachevée”

La région de Digne-les-Bains dispose désormais de la plus vaste collection au monde des
oeuvres d’Andy Goldsworthy réunies dans un même espace, un espace public que chacun
est invité à arpenter. Loin d’une approche “boulimique” de la culture, Refuge d’Art se découvre au fil des jours, au rythme souvent d’un Refuge ou d’une Sentinelle par journée de marche.
Donnés par l ’artiste au Musée Gassendi en 2023, plus de 40 dessins de projets inachevés sont exposés au Musée Gassendi ainsi que des photographies d’œuvres éphémères, des vidéos et des performances réalisées par l’artiste britannique lors de ses multiples séjours dans les Alpes de Haute-Provence.

Le sanctuaire de la nature – herman de vries*

*nous respectons la volonté de l’artiste de ne pas employer de majuscule.

L’idée de réaliser à Digne-les-Bains un sanctuaire de la nature date du premier séjour de herman de vries et susanne (sa femme), l’un et l’autre ayant été frappés par la présence de nombreux habitats abandonnés dans le paysage. Ils décidèrent aussitôt d’implanter ce sanctuaire autour d’une ruine, à Roche-Rousse. Ce site doit son nom à une particularité géologique.
En effet, la falaise de calcaire gris se patine d’orange. Les ruines évoquent la contingence du monde, thème central de la pensée bouddhiste, l’impermanence de toute
chose et de la présence de l’homme.
La marche nécessaire pour accéder à ce site situé à 1400 mètres d’altitude contribue au processus de réflexion et de médiation propre au projet. Ce sanctuaire, qui souligne la présence humaine, est entouré d’un bois qu’herman a qualifié de sacré.

sanctuaire de rocherousse herman de vries
palindrome trace d'herman de vries
Le Naturographe

Un autre regard

herman de vries a également laissé derrière lui ce qu’il appelle des «traces». Il s’agit de textes, fragments philosophiques ou points, gravés en lettres dorées que l’on rencontre sur les sentiers de randonnée. Ces « traces » sont autant de repères ou points de départ pour observer différemment la nature.

Les Hydropithèques – Joan Fontcuberta

Joan Fontcuberta, artiste catalan, propose une analyse critique des méthodes d’information et de communication. L’artiste interroge le pouvoir de l’image dans sa relation au réel afin «d’inoculer le virus du doute chez le spectateur».
L’artiste nous propose alors un parcours pour explorer le territoire à la recherche des Hydropithèques. Ces squelettes fossiles d’Hommes à queue de poisson, âgés de plusieurs millions d’années, considérés comme les ancêtres des sirènes, auraient été découverts en 1947 par l’abbé Jean Fontana, géologue dignois, sur le site du parc Saint-Benoît. Le circuit commence par la salle des « archives » au Musée Gassendi puis permet de mener l’enquête tout au long de cinq sites pour tenter de comprendre le schéma d’organisation sociale de ces hominidés.
A travers cette œuvre, Joan Fontcuberta invite le spectateur à développer son esprit critique et à vérifier la source de ses informations, dans la lignée des philosophes et scientifiques sceptiques tels que Gassendi dont la devise est Sapere aude “ose juger par toi-même”.

Col ; the second day et Edge-stones : Vière et les moyennes montagnes – Richard Nonas

La montagne emblématique du bassin versant de la Bléone est le Cousson où l’artiste
new yorkais Richard Nonas a choisi d’installer entre les deux sommets Col ; the second day,
une ligne de soixante-dix-sept poutres en bois.
L’oeuvre fait référence au concept de « col » qui désigne le lieu de passage entre deux montagnes et créé une connexion avec le « col de la porte entrouverte » une autre de ses oeuvres située dans la salle des paysages au «sommet» du musée Gassendi.
L’artiste a souhaité que cette oeuvre produite par la galerie Fergus McCaffrey à l’occasion de la FIAC 2017 trouve son emplacement définitif sur un territoire qui a profondément marqué son travail et sa pensée. C’est, en effet, dans les alentours de Digne-les-Bains qu’une
réflexion poussée sur la valeur des lieux de passage l’a amené à la réalisation de l’oeuvre Edge-stones : Vière et les moyennes montagnes, installée à la demande de la commune de Prads Haute-Bléone dans un hameau abandonné.
Anthropologue de formation, ce qui l’intéresse et qu’il traite dans ses oeuvres, c’est le rapport de l’humain à la nature.
Par l’utilisation de matériaux bruts, de formes simples et de motifs répétitifs, évoquant les sites mégalithiques, il apporte une réalité immédiate et cherche à habiter ou faire
revivre un lieu.

« Vière continue. Ce lieu dépeuplé, ce lieu dont on ne se souvient qu’à moitié, nous rappelle »

Richard Nonas edge stones, les hameaux abandonnés

La collection d’art en montagne, ce sont au total plus de 160 œuvres in situ qui se dévoilent dans les paysages de l’UNESCO Géoparc de Haute-Provence.
Un véritable musée à ciel ouvert qui invite à déambuler à la recherche d’œuvres d’art disséminées en pleine nature.

Où trouver les œuvres ?

Avant de partir à la découverte des oeuvres d’art “hors les murs”, une visite du musée Gassendi est recommandée. La salle Goldsworthy permet de comprendre la démarche de l’artiste et son travail au fil des ans. On y découvre notamment des œuvres éphémères et d’autres qui n’ont jamais vu le jour. La salle des paysages met en scène une des ses oeuvres ‘River of Earth’ en la confrontant aux paysages provençaux du 19ème siècle.
Le cabinet des Hydropithèques de Joan Fontcuberta, est le point de départ d’une enquête palpitante qui stimulera à coup sûr votre esprit critique vis-à-vis des sciences et du musée lui-même !
On y retrouve également le cabinet de botanique de l’artiste herman de vries.

Incontournable

Fermé. Ouvre à 13h30
64 boulevard Gassendi
04000 Digne-les-Bains
Calculer mon itinéraire

Pour vous accompagner

Professionnels, topo-guides, cartes et applications

Carte IGN Refuge d’Art
La carte IGN Refuge d’art indique l’itinéraire du parcours complet (8 à 10 jours) ainsi que les parcours de randonnée à la journée.
Au verso, le randonneur trouvera une présentation des œuvres ainsi que des informations pratiques et touristiques.
2 €

Guide « L’art en montagne »
20 itinéraires cartographiés pour découvrir la collection d’œuvres à ciel ouvert sur le territoire de l’UNESCO Géoparc de Haute-Provence !
Outre le descriptif des parcours, ce guide présente les œuvres ainsi que des textes sur le travail des artistes et sur l’histoire de ce projet dignois.
15 €

Ambulo (Application)
Partez sur les sentiers à la rencontre des œuvres hors-les-murs du musée Gassendi en vous laissant guider par l’application Ambulo, à télécharger gratuitement sur l’App Store ou le Play Store.

Au départ de Digne-les-Bains ou alentours, quatre parcours sont disponibles en français et en anglais :

  • Remontez le courant et l’histoire de la Vallée du Bès,
  • Cherchez les animaux insolites de la forêt carbonifère au Vernet,
  • Marche d’Alexandra David-Neel au Cousson,
  • Voyage au centre de la pierre.
    De nouveaux itinéraires sont régulièrement mis en ligne.

L’association l’Art en Chemin
Réseau d’accompagnateurs en montagne, hébergeurs, restaurateurs… sensibilisés à la collection d’art en montagne du Musée Gassendi.
Faire appel à leur service assure un accompagnement optimal autour des œuvres d’art en pleine nature.

Plus d’infos


Logo LEADER

Un programme de coopération de type LEADER intitulé l’Art dans la nature au cœur des Géoparcs à permis à deux UNESCO Géoparcs français : l’UNESCO Géoparc de Haute-Provence et l’UNESCO Géoparc des Monts d’Ardèche de s’associer afin de valoriser leur offre d’art dans la nature. Objectifs de ce projet de coopération :

  • Renforcer les synergies entre les deux territoires en matière de structuration et de valorisation touristique de l’art dans la nature par des échanges d’expériences et la définition d’objectifs partagés,
  • Élaborer un plan marketing commun qui sera décliné en actions de communication pour augmenter la notoriété et la visibilité de leur offre aux échelles nationale et internationale
  • Générer davantage de retombées économiques locales par la commercialisation de produits de séjours combinés et d’expériences de découverte à la journée adaptées à la demande et aux parcours clients,
  • Faire monter en compétences les acteurs du tourisme et en particulier les différents intervenants qui assurent des missions d’accompagnement et de médiation destinées auprès des publics locaux et touristiques.

https://agriculture.ec.europa.eu/common-agricultural-policy/rural-development/country_fr

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