En quelques mots et images, découvrez les grandes étapes qui écrivent l’histoire de l’eau thermale de Digne-les-Bains, de l’antiquité à nos jours.

Retour aux sources

En 1991, une fouille de sauvetage urgent menée sur le site de l’ancien casino et de son parking, permet de mettre à jour une maison gallo-romaine à péristyle aménagée autour d’une cour intérieure. Après étude des vestiges, les archéologues estiment qu’il s’agissait d’une « hostellerie résidentielle » ayant fonctionné durant le IIe siècle après JC, mais dont les fondements remontent au début de notre ère.
Ce type de construction se retrouvant fréquemment à proximité d’édifices monumentaux, tels que théâtres, temples et thermes, les vestiges attestent de la présence à proximité des premiers thermes de la Dinia antique, et donc de l’utilisation de l’eau de sources thermales chaudes.

De l'eau pour soigner

Si durant l’Antiquité, les thermes sont des lieux où on l’on vient se baigner, se rencontrer et échanger, bien plus tard, la médecine balbutiante découvre peu à peu les vertus curatives des eaux thermales.

Au XVIIe siècle, Pierre Gassendi ou Madame de Sévigné vantent les eaux de Digne « qu’il importe davantage aux étrangers de connaître », à l’image des « soldats estropiés » des nombreuses guerres des XVIIe et XVIIIe siècles qui viennent se soigner à Digne.

En 1940 encore, l’armée décide d’implanter un hôpital éphémère à l’hôtel des thermes, en vue de soigner les blessés d’une autre guerre…

XXe siècle

Au début du XXe siècle, les thermes de Digne changent souvent d’exploitants privés.
Mais avec des moyens de transport plus modernes, chemin de fer et automobiles, on vient « prendre les eaux », respirer le bon air et se reposer. Le développement de la carte postale touristique témoigne encore un siècle plus tard de cet aspect « ville d’eau » que veut se donner « Digne-les-Bains », malgré l’éloignement entre les thermes et la ville.

Après les soins et les terrasses façon guinguette, les curistes de ce temps peuvent aussi se recueillir dans la chapelle Saint-Gilles des bains thermaux, puis le remercier en accrochant aux murs des ex-voto bien particuliers : cannes et béquilles, preuve de l’efficacité curative des eaux de Digne !

Les années 30

Au pied de la falaise

Hôtel le Richelme

Malgré le regret récurrent de certains qui aimeraient que les eaux soient acheminées jusque vers un établissement situé en ville, le début des années 1930 marque une nouvelle étape avec la construction d’un nouvel établissement, relié directement avec un nouvel hôtel, toujours au pied de la falaise de Saint-Pancrace.

L'étape bas alpine

La publicité traduit une nouvelle ambition d’attirer des curistes venus de plus loin, en profitant de la renommée des routes passant par Digne. Notamment la route Napoléon, très fréquentée par une clientèle aisée qui traverse les Alpes afin de gagner la Côte d’Azur.

Les années d’après-guerre

Dans les années 1950 et 1960, le casino municipal des thermes, situé au-delà de l’hôtel, est un lieu d’animation apprécié des curistes mais aussi des Dignois, car il accueille spectacles, concerts et bals. D’ailleurs, les Dignois sont nombreux à s’y retrouver les dimanches après-midi pour guincher !

Ici en 1960, l’orchestre des Joyeux Boys, composé de musiciens locaux, amateurs mais passionnés.

Abandonné les décennies suivantes, il a été démoli en 1990. Après les fouilles archéologiques menées en 1991, son emplacement est devenu un parking.

Nouveau départ

1982, nouvel établissement

En 1975, après de nombreuses années de discussions, la municipalité conclue un accord avec la Société Thermale, exploitant privé, afin de reprendre la gestion directe des thermes.
Pour ce faire, une régie thermale municipale est créée en 1979 et la commune fait construire un nouvel établissement thermal, ouvert en 1982. Celui que nous connaissons toujours, même s’il a bien sûr été réaménagé et modernisé depuis 40 ans.

C’est l’heure de la communication, grâce à un logo : une fontaine stylisée, parfois appelée avec ironie « la méduse » ; et à la promotion du thermalisme auprès des enfants, pour l’indication ORL-voies respiratoires.

Une décennie de volontarisme et d’investissements massifs qui permet à Digne de prendre, cette fois officiellement, le nom de « Digne-les-Bains » en 1988, et de recevoir jusqu’à 11000 curistes durant la saison thermale 1990.

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