Visiter le musée de l’olivier au village des Mées, c’est aller à la rencontre d’une tradition oléicole et d’une entreprise familiale dont l’histoire commence à Nyons (Drôme) en 1885. Le lieu propose une plongée dans le temps ainsi que la découverte d’un savoir-faire jamais démenti au fil des années, avec la reconnaissance d’une AOP dès 1968.

La légende des Pénitents

Avec mon épouse Sabine nous avons l’habitude d’arpenter les routes de France depuis quelques années pendant la belle saison. A la recherche de fraîcheur, de nature, de dépaysement et de simplicité, avons décidé d’aller cet été à la découverte de la beauté sauvage de la Haute Provence et de ses nombreuses vallées verdoyantes. Un coup d’œil sur Maps et on tombe rapidement sur les « Pénitents des Mées ».

« Wouah !! mais c’est quoi ce truc ? » La forme dentelée, la couleur dorée, la taille démesurée, surgissant de la forêt sur le flanc de colline… C’est tellement surprenant qu’on se demande si c’est vrai ou un décor de film… On tombe immédiatement sous le charme et on se dit qu’il faut aller voir ça de plus prés.

Direction le village Les Mées ; justement rendus célèbre par ses « Pénitents » qui se dressent à plus de 100 mètres de haut et sur 2.5 km de long. Véritable curiosité géologique, une légende très populaire raconte que ces rochers seraient en fait des moines (Pénitents) transformés en pierre, punis après avoir admirés la beauté de jeunes mauresques de passage dans la vallée au temps des invasions sarrasines.

Terre d’oliviers

Nous n’avons pas été déçus d’avoir fait cette belle balade. Le passage sur les crêtes nous a coupé le souffle. D’un côté le vertige de la falaise qui semble littéralement dévorer le village, tel un titan de la mythologie, et de l’autre, la canopée de pins et de chênes qui donnent l’impression de coussin végétal.

Le plus étonnant est de voir que ces géants de pierre ne sont en fait qu’un immense agrégat de cailloux soudés les uns aux autres par du sable… Rien de mouvant pour autant… juste émouvant.

Le pays des Mées est un magnifique territoire de nature et d’authenticité ; au milieu de collines boisées, une immense plaine gorgée d’arbres fruitiers, de lavande et de plusieurs dizaines de milliers d’oliviers qui en font sa richesse.

Ces arbres majestueux au port étalé, troncs convulsés et feuilles d’argent campent fidèlement dans cet écrin de senteurs et de couleurs, et s’étirent sur des kilomètres tout autour de la commune.

Eco-musée

Emerveillés par ces étendues de couleurs vertes, tantôt pâles et argentées, tantôt profondes et franches, Sabine et moi sommes piqués de curiosité. On file au Moulin des Pénitents, l’ancienne coopérative oléicole des Mées, situé la sortie du village près de la caserne des pompiers. Aujourd’hui cet espace est détenu par l’huilerie Richard, qui réunit trois AOP différentes.

Dans une grande salle fraiche et ombragée, on accède librement à l’Eco-musée de l’olivier : un espace chargé d’histoire avec sa collection d’outils et d’objets d’époque. Les panonceaux donnent des explications détaillées.

Visiter le musée

En une trentaine de minutes de visite, l’éco-musée donne à comprendre l’importance de l’olivier pour le village. Comment il est apparu ici, comment la culture de son fruit oléagineux a été maîtrisée avec le temps et les nombreuses utilisations que l’on peut tirer de l’huile extraite de son fruit.

Enfin, nous avons tout appris de l’évolution de la fabrication de l’huile d’olive au fil des temps.

Chaque huile comporte son mystère et un secret de fabrication que l’on peut essayer de deviner grâce à ses arômes cacaotés ou beurrés ou encore d’olives confites ou de parfums de sous-bois »…

“L’huile à la bouche”


Alors que l’on papillonne d’un recoin à l’autre de l’éco-musée, à pas lent, on ne cesse de songer à la dégustation de produits à venir. Et moi, j’en ai déjà « l’huile à bouche »… Oui, une dégustation est offerte pour faire découvrir tous les parfums de cette terre oléicole.

On se dirige alors vers le comptoir où Cécile, vendeuse du moulin et véritable passionnée, a déjà placé quelques échantillons de telle sorte que l’on ne voit pas les étiquettes. Une dégustation à l’aveugle.

Délicatement, Cécile verse l’huile dans les cuillères et nous laisse goûter avant de donner des explications. « Hmmm » …. Combien de fois ferais je de « hmmm » lors de cette dégustation. Tour à tour, le parfum change : bien que la texture reste la même, chaque huile possède son véritable caractère. On passe du doux au piquant, pour aller à l’ardent et revenir au fruité et aller de nouveau vers le relevé…. Autant de saveurs que de savantes préparations, un bouquet délicieux, nos papilles pleines de couleurs.

Cécile nous donne des indices pour reconnaître les ingrédients et les secrets de fabrication. « Douce, ardence, herbacée », elle nous raconte comment s’acquière une AOP ; quels sont les gages de qualité d’une huile d’olive et surtout comment conserver et utiliser ce précieux nectar.

Ce fut une journée savoureuse, dans tous les sens du terme. Une balade magique traversant des paysages des plus étonnants et une découverte d’huiles locales non moins délicieuses.

Thématiques

Ce contenu vous a été utile ?