Digne les bains, « city zen »
Installée au creux d’un paysage d’inspiration, Digne-les-Bains est indéniablement habitée de multiples curiosités. Préfecture du département, Digne-les-Bains est aussi connue pour être la Capitale historique de la Lavande. Entre les Alpes et la Provence, la ville s’étire dans un paysage de moyennes montagnes. Cela lui assure une qualité exceptionnelle d’air très peu humide. Ainsi, loin des pollutions des grands centres urbains, Digne-les-Bains possède charme fleuri et douceur d’une ville moyenne qui prend soin d’elle.

Station thermale

Au confluent des rivières Bléone, Mardaric et les Eaux Chaudes, la ville se distingue par la présence bienfaisante de l’eau de montagne. Pour se soigner, le bien-être ou l’activité physique, la ville combine les multiples bienfaits de l’eau. Digne les bains est une station thermale bénéficiant d’une solide réputation nationale.
Dès l’antiquité, la présence des eaux chaudes constitue une ressource naturelle pour la ville qui développe une activité thermale. Jaillissant à 50° à la sortie du forage, les eaux sont à la fois chlorurées, sulfatées et calciques. Elles bénéficient d’une minéralisation importante dont la composition constante est garantie par leur origine profonde en sous-sol (870 mètres). Les eaux de Digne sont spécialement recommandées pour les affections respiratoires et la rhumatologie. Grâce à la qualité de l’air la station thermale est aussi bien adaptée à l’accueil des personnes asthmatiques.
En outre, les thermes proposent un espace Zen dédié à la détente, soins de beauté et remise en forme. Vous avez le choix entre aromathérapie, modelage tibétain au bol Kansu, bains luminothérapie ou encore aquagym, aquarelax… Les thermes accueillent un SPA thermal depuis mars 2022.
Le souffle de l’eau

Si depuis l’antiquité Digne les bains est reconnue pour la présence de ses thermes, elle possède également un ensemble de beaux équipements aquatiques dédiés à la détente et à la remise en forme. En centre-ville, le complexe aquatique des eaux chaude est ouvert toute l’année. Cet espace couvert, unique dans le département, combine bassin sportif et bassins ludiques familiaux, parfait pour les enfants. Quand arrivent les beaux jours, les terrasses s’ouvrent pour offrir un cadre de détente original en plein centre-ville. Plus loin du centre, sur la route de Nice en entrée de ville, se trouve le plan d’eau des Ferréols. Depuis le centre, on y accéde en bus, en voiture ou en vélo, mais aussi à pied (prévoir un quart d’heure de marche agréable sur les rives de la Bléone). Sur place, on profitera de restauration et de belles plages de pelouse, ombragées et surveillées en période estivale.
Passé le plan d’eau, la rivière poursuit son chemin et nous conduit en direction du lac de Gaubert. L’ambiance calme du lieu est propice tant à la pêche qu’à l’observation de la faune. Par exemple, selon les saisons, on peut apercevoir castors, poules d’eaux et autres hérons cendrés. Prendre le temps de suivre le cours de l’eau à vélo, depuis le centre-ville jusqu’au lac de Gaubert est une excellente manière de s’imprégner de l’énergie naturelle de ce territoire.
Hauteur naturelle

Si Digne les bains est une ville où il fait bon se détendre au contact de l’eau, elle pousse aussi à bouger. En effet, on aurait bien tord de résister à l’appel de la nature ! Comment résister à l’envie de s’en mettre plein les yeux et les poumons ? A pied, à vélo, suspendus à des parapentes ou encore agrippés aux falaises, toutes les conditions sont réunies pour satisfaire à l’envie de se dépenser. En solo, avec des amis, accompagnés de guides professionnels, Digne les bains dispose d’un vaste choix d’activités de plein air pour se ressourcer.
Commençons par la marche ou la course à pied. En cela, une très agréable manière de faire connaissance avec la ville est d’en faire le tour par les sentiers qui sillonnent dans les montagnes environnantes. A partir du centre-ville, on gagne rapidement les bois de pins et de chênes pour atteindre sans difficulté de superbes points de vue. Notamment, les sentiers des Trois chapelles, Caguerenard ou des Oreilles d’ânes offrent trois beaux profils en hauteur de la ville.
Autre balade impressionnante, sinon vertigineuse, celle du Rocher de Neuf heures qui nous mène au pied de la via ferrata avec sa falaise de plus de 100 mètres de haut. Besoin d’un peu plus de hauteur ? Celles et ceux qui aiment l’escalade trouveront rapidement le chemin qui conduit aux 80 voies du Rocher de Courbons. Enfin, pour celles et ceux que le plancher des vaches lasse un peu, la découverte de Digne depuis la toile voûtée d’un parapente, offrira certainement l’un des plus beau point de vue !
Histoire millefeuille

On imagine facilement que le centre ancien, situé dans le quartier du Rochas, est le siège historique de la ville. En effet, ici dominent la majestueuse Cathédrale Saint Jérôme, d’architecture gothique et la Tour de l’horloge, surmontée de l’un des plus beaux campaniles de la région. En réalité, la ville trouve ses racines un peu plus au nord, dans le quartier du Bourg. Effectivement, c’est ici qu’au IXe siècle fut construite la Cathédrale Notre Dame du Bourg, sur les vestiges de villas romaines. Remarquable édifice roman, la Cathédrale abrite une crypte qui renferme un empilement unique de vestiges archéologiques, gallo-romains et du moyen-âge.
C’est plus tardivement que la ville se déplacera vers Le Rochas, bute qui domine le centre ancien. Au XIe siècle, l’évêque y fera construire son château (à l’emplacement de l’actuelle prison). Petit à petit, la population viendra s’y réfugier et, au XIIIe siècle, des remparts seront construits au pied de la colline. Après la grande peste du XVIIe siècle, la ville s’agrandira au-delà des enceintes fortifiées pour prendre sa forme actuelle. Les fortifications sont détruites et peu de traces de l’époque médiévale survivront à tous ces changements. Cependant, la restauration actuelle du centre ressuscite de très beaux éléments. L’Office de Tourisme propose des visites guidées du centre pour découvrir l’histoire de la ville.
Durant la visite du centre, la montée de la rue Saint Charles jusqu’à la cathédrale Saint Jérôme sera récompensée d’une vue sans pareil sur les toits de la ville où la lumière de fin d’après-midi recouvre de chaleur les façades des habitations.
Explorations culturelles

Digne les bains renferme bien d’autres trésors que l’on retrouve au sein du Musée Gassendi, musée historique fondé en 1885. Pierre Gassendi, qui a donné son nom au Musée, était un humaniste et astronome dignois. Il fut le contemporain de toute l’élite savante du siècle des Lumières dont Descartes et Galilée. Sous la bienveillance de Gassendi, le Musée organise une muséographie originale. En effet, le public déambule le long d’une frontière poreuse où l’art et la science se croisent, à l’image des ces énigmatiques hydropithèques.
L’art contemporain dépasse largement les frontières du Musée Gassendi. Il s’enracine dans la nature environnante, commencement de toutes les inspirations. Par exemple, Andy Goldsworthy y a conçu Refuge d’Art, œuvre phare qui remémore la vie montagnarde aujourd’hui disparue. D’autres artistes, comme herman de vries, Richard Nonas, Joan Fontcuberta, Paul-Armand Gette, Jean-Luc Vilmouth, Trevor Gould ou Stéphane Bérard, révèlent à leur façon les relations que les hommes peuvent nouer avec leur environnement naturel.
De retour à Digne, dans l’enceinte du Musée Promenade, de nouvelles oeuvres pourront être vue dans la salle d’exposition du CAIRN (Centre d’Art Informel de Recherche sur la Nature). Puis on profitera de la tranquillité des sentiers pour découvrir la collection permanente installée à ciel ouvert. La déambulation s’achèvera dans les salles du musée dédiées à la géologie. la muséographie livre une impressionnante collection de fossiles.
La ville est précurseur mondial dans la préservation et la valorisation du patrimoine géologique. Dans les années 80, elle voit la naissance de la première Réserve Naturelle Géologique de France. En 1991, sous l’égide de l’UNESCO, elle devient le siège de la Déclaration Internationale des Droits de la Mémoire de la Terre. En 2004, elle est le berceau du tout premier géoparc au monde !
Alexandra David-Neel

Si Digne les bains est le point de départ de nombreuses explorations, c’est sans doute parce qu’elle est aussi une ville d’explorateurs et d’exploratrices. La plus célèbre de tous étant certainement Alexandra David-Neel ! Figure de proue de l’orientalisme au XXe siècle et intellectuelle engagée, elle fut notamment la première femme européenne à être entrée dans la cité interdite de Lhassa en 1924. Fin des années 20, elle s’installe à Digne les bains, « son Himalaya pour lilliputiens ». Ici, elle poursuivra son œuvre remarquable, tant par son exigence que par son engagement. Alexandra David-Neel gardera ici tous les objets, notes, photos et autres documents ethnographiques issus de ses voyages. Elle baptisera sa maison du nom évocateur « Samten Dzong » (Résidence de la réflexion).
A sa disparition, l’exploratrice désignera la ville comme légataire universel de la maison, des droits d’auteurs et du fond d’archives. Un patrimoine inestimable ! Ainsi, la Maison Alexandra David-Neel poursuivra une activité de musée et de centre d’interprétation dédié à l’auteure, la culture himalayenne et bouddhiste. La maison sera inscrite à l’inventaire des monuments historiques en 1996. Et en 2008, elle sera reconnue Patrimoine du XXe siècle par le Ministère de la Culturel et de la Communication.
Lavande reine

Digne les bains est une ville où la fête est populaire par tradition. Les mois d’été sont les points d’orgue de toutes les célébrations et la lavande en est la vedette. En effet, le « brin bleu« est omniprésent dans la culture provençale. Le Musée de la lavande décrit fidèlement l’importance historique de la plante dans la Haute Provence. La plus reconnue des fêtes est sans aucun doute le Corso de la lavande. Depuis 1939, cette institution se déroule le premier week-end du mois d’août. La ville revêt alors son habit de lumière et entraîne visiteurs et Dignois au rythme des défilés des chars fleuris, des fanfares et autres marching bands. La grande fête foraine bat son plein.
La Foire de la lavande, quant à elle, occupe la grande place de Digne les Bains, fin août. On y trouve tous les produits issus de la culture de la lavande : essence de lavande, savons, miel… Comme le Corso, la foire est aussi une institution, organisée depuis les années 1920. A l’époque, elle venait alors clore la période de coupe. L’enjeu était alors de promouvoir l’essence de lavande afin d’en faire connaître les différentes propriétés aux plus grands parfumeurs. Avec les années, la Foire de la lavande a gagné en notoriété. Attirant un grand nombre de marchands et de visiteurs, elle devient l’occasion de profiter de très bonnes opportunités !
Lors du Corso ou de la Foire, de très nombreux producteurs viennent faire des démonstrations de distillation. C’est notamment l’occasion de rencontrer des personnages hauts en couleur et de partager l’art de vivre de la Haute Provence !
Musique amplifiée
Enfin, depuis 2015, quand arrive le mois de septembre, le Festival au Top, festival de musique actuelle, entre en scène. Résolument tourné vers les mélodies amplifiées de la chanson pop francophone contemporaine, le festival marque le tournant de la fin de l’été et la rentrée scolaire. Final en beauté des vacances d’été ou stimulant pour démarrer l’année, le festival gagne en popularité et en maturité. La bande de potes qui est l’initiative du festival, porte également un projet de réhabilitation du « top », ancien cinéma de la ville. Lieu de diffusion artistique, le bâtiment redeviendrait à part entière, un lieu de vie central.